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  • texte Herman Hesse                                                              ill Vhils

     

    De la vieillesse

     

    chacun sait que la vieillesse apporte avec elle son lot de douleurs et que la mort nous attend en bout de course. Année après année, il faut accomplir des sacrifices, accepter les renoncements. Il faut apprendre à se défier de ses sens et de ses forces. Le chemin qui ressemblait il y a peu encore à une petite promenade devient long et pénible, puis un jour nous devenons incapables de le poursuivre. Il nous faut également renoncer aux plats que nous avons toujours dégusté avec tant de délices. Les joies et les plaisirs du corps se font plus rares et se paient de plus en plus chèrement. Enfin, il y a toutes ces infirmités et ces maladies, l'amenuisement des sens, l'affaiblissement des organes, les nombreuses douleurs que l'on ressent plus particulièrement pendant les nuits souvent si longues et angoissées. Tout cela ne peut pas être ignoré, c'est l'amère réalité. Cependant il serait pitoyable et triste de s'abandonner exclusivement à ce processus de dépérissement, sans voir que la vieillesse a aussi ses bons côtés, ses avantages, ses sources de consolation et ses joies.

    …/…

    Lorsque les tous jeunes gens, encore inconscients, sentant uniquement la supériorité de leur force, rient dans notre dos, s'amusent de notre démarche mal assurée, de nos quelques cheveux blancs, de notre cou maigre et ridé, nous nous souvenons qu'autrefois, habités par la même force et tout aussi inconscients, nous avons souri nous aussi. Mais au lieu d'éprouver à présent un sentiment d'infériorité et de défaite, nous nous réjouissons d'avoir franchi cette étape de notre vie, d'avoir un tout petit peu gagné en sagesse et en patience.

     


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