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texte & photo Olivia Elias
À des milliers milliers de kilomètres des immeubles
s’effondrent sur les Vivants comme des châteaux de cartes
à chaque explosion maison vibre vont-ils débarquer
chez moi brandissant documents portant sceau divin
comme si Dieu était un Moghul de l’immobilier gérant
du haut du ciel un réseau baptisé Colony/
Aurais tant voulu parler de choses bonnes & belles
printemps éclatant lilas & marronniers en fleurs
me revoilà au milieu de la nuit assemblant ces images
que je veux repousser
me revoilà tirant sur la chemise pour me protéger des
tanks qui écrabouillent mon cœur/
Pour vivre il nous faut mourir mourir non de mort
naturelle comme les gens ordinaires
mourir pour acquitter le tribut du sang à répétition
surtout avant chaque élection
car la Mort passagère clandestine des navires jamais
n’a lâché prisedès son arrivée nous choisit pour cible pilote
sur le mur d’écrans des bunkers drones & missiles/
Une heure pour évacuer la tour*
dit la voix anonyme
le signal : deux coups avant de frapper
à l’autre bout du fil là-bas dans le ghetto
la voix répète en écho
deux coups avant de frapper*Réfère au bombardement par air, en mai 2021, de l’une des tours les plus modernes de Gaza qui abritait, à côté d’appartements privés, des bureaux, notamment ceux de The American Associated Press (AP) et d’Al Jazeera. Publié dans sa traduction anglaise sur le site de 128 LIT en avril 2023.
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