• Quand la chimie favorise les tueries

     

    cliquez sur la couverture pour lire les premières pages

    patience, téléchargement du pdf un peu lent !

     

     

    Le philosophe Roger Lenglet, auteur prolifique et combatif, revient à un domaine qui lui est cher : la prévention sanitaire. L’enquêteur, ayant déjà noirci bien des pages sur le(s) scandale(s) de l’amiante (Le Livre noir de l’amiante, 2015, l’Archipel) ou dernièrement sur les « nanotoxiques » (Nanotoxiques, une enquête, 2014, Actes Sud), s’intéresse cette fois aux effets secondaires des psychotropes et leur possible lien de causalité avec des tueries de masse.

    Plusieurs personnages se succédant au fil des pages de Psychotropes et tueries de masse sont volontairement et dramatiquement célèbres. Cela donnerait presque à réfléchir avant d’avaler son Xanax ou Lexomil du soir… On y croise notamment Andreas Lubitz, copilote de la Germanwings, ayant craché l’airbus A320 n°9525 (et avec lui 143 personnes) sur le massif de l’Évêché en mars 2015 (1). Ou Stephen Paddock, du haut de son hôtel, qui fut l’auteur de la fusillade d’octobre 2017 à Las Vegas causant la mort de 59 personnes. Ou encore Anders Breivik, auteur d’un véritable carnage en 2011 en Norvège, tuant 77 personnes, en blessant 151 autres. Se trouve également Mohamed Merah, le meurtrier de Toulouse et Montauban, qui s’en était pris en mars 2012 à des militaires et personnes de confession juive. Le dénominateur entre tous ces individus ? On vous le donne en mille : la prise régulière de psychotropes.

    L’effet Benzos

    Roger Lenglet met tout particulièrement en lumière la prescription massive en occident des Benzodiazépines ou « benzos », ces composés chimiques utilisés dans les traitements de l’insomnie et de l’anxiété et dont les effets secondaires peuvent s’avérer redoutables : sur le podium de la chair de poule, on peut citer de possibles troubles du comportement, des idées délirantes voire pour les moins veinards, des modifications de la conscience… Il faut savoir qu’en 2015, 13,4% des Français ont consommé du « benzo » au moins une fois, classant le pays au deuxième rang des plus consommateurs en Europe.

    Dans un voyage qui nous mène également chez les Djihadistes friands de fénétylline ou dans les armées américaine ou française, au sein desquelles la psychotropie sert à doper les soldats, leur faisant parfois « péter les plombs », l’auteur dresse un tableau inquiétant. Comme à son habitude, il pointe aussi certaines absurdités. On retiendra notamment l’absence d’examens médicaux pour vérifier une éventuelle médication psychotrope pour les pilotes de ligne alors que les conducteurs de train français y sont soumis depuis 2010. Industrie pharmaceutique, politiques étatiques et même nos bons vieux médecins (lourdement prescripteurs de « benzos »)  ne sont pas épargnés.

    Au final, l’enquête, très étayée, pêche peut-être par le format choisi : la présentation clinique d’innombrables cas de passages à l’acte meurtrier sous psychotropes. Il y manque des rencontres, des spécialistes, des témoignages : du vivant en somme.

    Jean-Charles Galiacy   sur boojum.fr

    Roger Lenglet, Psychotropes et tueries de masse, Actes Sud, mars 2019, 192 pages, 20 €

     

     

    merci à cg pour les infos initiales  sur ce livre

     (pour le pdf, merci à Décititre)

     

     

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :